La socialisation d’un chiot, c’est quoi au juste ?

La socialisation n’est pas un concept inné chez le chiot, ce qui signifie qu’elle n’est pas incluse dans son capital génétique. Cette disposition est obtenue grâce à  son maitre et à son entourage qui lui apprendront les bonnes manières et un savoir-vivre.

Par définition, la socialisation du chien est donc un processus d’apprentissage d’un ensemble de règles et valeurs familiales et sociales que le chien doit intérioriser afin d’acquérir une maturité mentale et de mieux construire son identité sociale. C’est une phase très importante dans l’éducation du chiot ou du chien adulte.

La socialisation du chiot : en quoi ça consiste ?

La socialisation du chiot consiste à l’habituer et à le familiariser à différentes situations afin de les lui rendre « banales » et « habituelles », comme par exemple, rencontrer d’autres chiens, des chats, des chevaux, des poules, des canards, des gens de toutes tailles, tout âge, tout gabarit, des enfants en bas âge, des enfants plus « actifs », des environnements variés, la ville, la campagne, les transports en commun, la voiture, l’aspirateur, le sèche cheveux, l’eau, etc : en plus clair, le mettre en contact avec tous les éléments qui composeront son environnement futur afin de lui apprendre à vivre en harmonie avec cet entourage.

Bon à savoir

Il faudra cependant rester toujours vigilant afin d’éviter à votre chiot les traumatismes qu’il pourrait vivre accidentellement avec d’autres chiens pendant cette période d’apprentissage et qui pourraient avoir de graves conséquences sur son comportement futur. Tout doit être positif : si vous doutez d’une situation ou que vous n’êtes pas certain de ce qu’elle pourrait générer pour le chiot, alors évitez-la de suite.

Troubles de comportement observés chez le chien

Si le chien n’est pas socialisé ou mal socialisé, il devient en général peureux ou agressif. La peur se manifeste souvent par des signes de stress, d’énervement, d’instabilité, d’anxiété ou d’angoisse lorsqu’il se retrouvera face à un événement ou une situation inconnue qui seront systématiquement assimilés à un danger potentiel. Quant à l’agressivité qui peut le rendre dangereux, c’est une réaction naturelle dans le but de se défendre ou de défendre son maitre contre ce présumé danger, ou choisira, dans le cas échéant, de prendre carrément la fuite.

On distingue principalement deux types de troubles de socialisation chez le chiot :

  • Le trouble du développement: c’est la désocialisation primaire qui confirme que le chiot n’a jamais été socialisé lors de son développement. Malheureusement, il faudra retenir que les troubles du développement sont très difficiles à « réparer », car on ne peut pas revenir sur ce qui a manqué lors des premières semaines de la vie d’un chien.
  •  Un trouble du comportement : c’est la désocialisation secondaire qui signifie que le chiot a bien été socialisé mais que le travail de socialisation primaire n’a pas été poursuivi et que le chien en question, une fois adulte, a tout simplement oublié les codes canins.

Comment socialiser son chiot

Il existe plusieurs catégories de socialisation :

1.      Socialisation à la manipulation

Vous devez apprendre à votre chien d’accepter de lui toucher toutes les parties du corps afin de l’habituer à ces manipulations. Ainsi, vous préparez votre chien à accepter plus tard l’exploration, souhaitée ou forcée, de ces endroits de son corps. Les visites médicales chez un vétérinaire ne seront plus pour lui un supplice ou un désagrément.

Vous devez donc le manipuler aussi souvent que vous le pouvez car il sera d’autant plus agréable.

Quand et comment?

Lorsque vous jouez avec votre chiot, profitez de ces moments ludiques pour commencer à lui toucher les coussinets, entre les coussinets pour passer sous les aisselles et lui déplacer ses pattes comme bon vous semble. Mettez votre chien en position couché, caressez-le partout en lui massant particulièrement le ventre, en faisant des ronds. Faites comme le vétérinaire ou le toiletteur, observez-lui les yeux, les oreilles, les poils, ouvrez-lui la bouche…

Profitez également des caresses en lui parlant toujours gaiement et en lui donnant des friandises

2.     Socialisation à la vie en société

  •  Faites-lui des rencontres avec d’autres chiens : Il est important de placer votre chiot en compagnie d’autres chiens de différents âges, différentes races afin de le socialiser. Il suffit seulement de s’assurer que ces animaux sont vaccinés et de le bien surveiller afin d’intervenir en cas de danger imminent qui peut lui causer éventuellement un traumatisme. Vous pouvez également lui faire fréquenter un club canin, à une fréquence de 2 fois par semaine.
  • Faites-lui des rencontres avec d’autres espèces : Faites-lui découvrir, toujours sous surveillance étroite, d’autres espèces animales, tels que le chat, le lapin, les poissons en aquarium. Apprenez-lui à découvrir les autres animaux avec la patte dans un geste très lent.     Profitez des balades en voiture pour vous arrêtez près des pâturages de vache, des chevaux, mouton etc. Mais gardez-le en laisse prêt de vous.
  • Apprenez-lui le périmètre de sécurité:Tous les chiens ont un certain gabarit de sécurité dont les limites sont tracées selon sa race du chien, son caractère et son vécu et qu’il est interdit de franchir, tant pour les humains que pour les autres congénères, sous peine de se voir mordre.

En général, d’autres signes annonciateurs accompagnent cette attitude d’attaque, comme le poil hérissé ou les grognements. Votre chien doit apprendre à prendre conscience de tout ça « sur le tas ».

  • L’apprentissage du langage canin :Un chiot doit être en contact avec d’autres chiens, non seulement pour acquérir les notions de socialisation, mais pour apprendre le langage canin. Il faut, encore une fois, le laisser vivre, s’amuser et partager des instants avec ses congénères, tout en  choisissant de le mettre en contact avec un chien sociable qui l’éduquera et lui apprendra les significations du comportement posturale (appel au jeu, position des oreilles, de la queue… ), car s’il tombe sur un chien agressif, non seulement il n’apprendra rien mais en plus il prend le risque de devenir lui-même agressif, considérant alors ses semblables comme dangereux.

3.     Socialisation à son univers quotidien

 Cette phase d’éducation consiste à apprendre à son chiot à se socialiser aux différents bruits qui existent dans son environnement quotidien. C’est à cet âge qu’il faut lui faire entendre un maximum de bruits, tels que :

  • Les bruits humains : les cris d’un bébé, les enfants qui courent…
  • Les bruits motorisés : les avions, les voitures, les tracteurs, les camions, le klaxon…
  • Des bruits environnementaux : les éclairs et tonnerre, les cascades…
  • Des bruits festifs : les feux d’artifices, la musiques forte, les rassemblements…
  • Des lieux :les forêts, les lacs, les plages, les villes…
  • Des animaux…

Répétez et alternez sa présence devant ces sons.

4.    Socialisation avec la méthode du renforcement positif

Comme expliqué dans le chapitre n°2 « Socialisation à la vie en société » de la présente fiche, la socialisation du chiot aux différents éléments de son univers immédiat doit se faire avec beaucoup de précautions car certaines situations désagréables pour lui peuvent forger un caractère névrotique marqué pour toute sa vie.

Par exemple, si vous faites une tentative pour socialiser votre chiot à un autre chien qui s’avère méchant et agressif, le chiot aura des tendances pour une soumission par la force, et de ce fait, il se montrera peureux à l’approche de ses congénères ou, à défaut, il s’identifiera à ce chien méchant en devenant lui-même agressif.

Pour cela, organisez-lui une rencontre, soit en vous rendant auprès des clubs canin où les chiens sont en grande majorité sociable, soit auprès d’un chien sociable de votre entourage.

Socialisation d’un chien adulte

Un chien adulte n’est pas correctement socialisé lorsqu’il manifeste des réactions inappropriées à certains événements ou situations.

Même à l’âge adulte, il est possible de corriger ces troubles de comportement.

Comment procéder ? Faire comprendre au chien, par le biais de la méthode de socialisation par renforcement positive, qu’il se trompe, que les stimuli qui lui font peur ne sont pas du tout un danger en soi.

Vous pouvez également utiliser des supports électroniques pour l’habituer à certains bruits naturels. Il existe en vente des CD qui diffusent des bruits de la nature dont, entre autres, le son des klaxons de voitures, du tonnerre, pleurs d’enfants, cris stridents… très proche de la réalité. Apprenez-lui à se familiariser avec ces sons en augmentant progressivement le volume et lui donner une friandise à chaque fois qu’il réagit bien.

Voici quelques conseils pour « re socialiser » un chien adulte

  • Lorsque le chien présente ces troubles du comportement, il existe différentes solutions de resocialisation mais il est conseillé de ne jamais tenter Il existe toujours une solution mais de procéder à une rééducation. Contactez un spécialiste du comportement canin ou demandez conseils à votre vétérinaire qui choisira une méthode adaptée au passif de votre chien.
  • Si votre chien se montre méchant, agressif ou imprévisible envers ses congénères et surtout envers les humains, pour sa sécurité et celle des autres, le port de la muselière est obligatoire. Aucune rencontre ne doit être faite au hasard, choisissez un chien du sexe opposé, un chien équilibré et surtout un environnement adapté, c’est à dire neutre, non stressant et vaste.
  • Dès que votre chien manifeste une peur ou se retrouve dans une situation de stress à la vue d’un autre chien ou d’un humain, éloignez-le de ce périmètre jusqu’à ce que votre chien retrouve sa sérénité, ordonnez-lui de vous regarder et  félicitez-le chaleureusement lorsqu’il coopère.
  • Vous devez avoir une grande capacité d’observation et d’analyse concernant les signaux qu’envoie votre chien. D’où l’importance de faire appel à un professionnel du comportement canin afin de ne pas faire d’erreur d’interprétation des signaux canins. Je pense notamment aux chiens qui remuent la queue, ce n’est pas forcément signe de joie et bonheur : soyez vigilant !